Décrit pour la première fois à la station biologique de Roscoff, en 1891, ce petit ver plat (2 à 5 mm grand maximum), est un plathelminthe de la classe des Turbellariés, appartenant à l’embranchement des Acoeles, représentés exclusivement par des vers marins. Il est abondant sur tout le long des côtes atlantiques européennes. Son mode de vie est grégaire et il grouille par millions en nappes d’un vert plus ou moins foncé, en eaux peu profondes. Symsagittifera roscoffensis est en effet un organisme photosymbiotique, vivant en association avec l’algue unicellulaire Tetraselmis convolutae, un prasinophyceae, chaque ver pouvant hébergeant jusqu’à 25000 cellules.

Expertise d’EMBRC

Accès

• Stabulation en aquarium.
• Elevage maîtrisé permettant de suivre les différentes étapes du développement, du premier clivage au stade juvénile non symbiotique, et d’induire artificiellement la symbiose après mise en contact avec des souches d’algues, dont la culture est également maîtrisée.

Outils disponibles

• La saison de reproduction s’étend de septembre à juin, et les animaux sont particulièrement abondants pendant la saison estivale.
• Son élevage est aisé en laboratoire, et le développement rapide, de 4 à 5 jours. 
• Les embryons sont transparents donc accessibles aux techniques d’imagerie cellulaire, à l’hybridation in situ in toto, à l’immunohistochimie et immunocytochimie.

Intérêt scientifique du modèle

• Symsagittifera roscoffensis est un animal hermaphrodite avec une fécondation croisée obligatoire, et un développement rapide en 3 à 5 jours. L’ingestion, peu après l’éclosion, par les juvéniles d’algues vivantes unicellulaires conduit à l’induction de la symbiose, dont ils deviennent totalement dépendants, et à leur coloration en 10 à 15 jours. Ce petit ver représente un modèle d’étude des mécanismes de photosymbiose chez les Métazoaires, et ce depuis le 19ième siècle.
• L’intérêt pour cet organisme, après un déclin de plusieurs décennies, a connu un regain depuis qu’il a été montré que les Acœles occupent une position phylogénique particulière, à la base des Bilatériens. Ils représentent donc la lignée la plus ancienne des métazoaires à symétrie bilatérale, précédant l’émergence des protostomes et des deutérostomes. Symsagittifera roscoffensis constitue ainsi un modèle de choix en evo-devo, en particulier pour l’étude de la transition de la symétrie radiale à la symétrie bilatérale.
• Du fait d’une capacité de régénération très forte de tous ses tissus, liée à la présence de cellules souches totipotentes, il constitue aussi un organisme modèle de choix pour l’étude du processus de régénération, et de celles de la biologie des cellules souches. En particulier, il présente un intérêt pour l’analyse des mécanismes de régénération permettant au système musculaire et au cerveau de se reconstituer.

Bases de données

• Banques d’ESTs
• Génome mitichondrial complet